Passoires Thermiques : Voici (encore) les nouvelles règles

03 mai 2024 à 17:00   •  Accueil » Énergie
Passoires Thermiques : Voici (encore) les nouvelles règles

Dans un contexte où la crise énergétique s'aggrave et où le réchauffement climatique préoccupe de plus en plus, le gouvernement a pris des mesures drastiques pour encourager une consommation énergétique plus responsable dans le secteur immobilier. Ces mesures touchent directement les propriétaires et futurs acquéreurs de logements considérés comme énergivores. Mais en quoi consistent exactement ces changements ?

Depuis le début de l'année 2023, une législation renforcée cible spécifiquement les logements avec une consommation d'énergie primaire supérieure à 330 kWhEP/m² par an, catégorisés F ou G selon l'étiquette énergie. Ces "passoires thermiques," comme on les appelle souvent, sont au cœur d'une bataille législative visant à réduire les émissions de CO2 et à lutter contre le gaspillage énergétique.

Une exigence clé imposée aux détenteurs de ces propriétés est la réalisation d'un audit énergétique lors de la mise en vente de leur bien. Cette mesure avait pour premier objectif d'éclairer les potentiels acheteurs sur la qualité énergétique du logement. Or, depuis le 1er avril 2024, les conditions régissant ces audits ont été durcies : elles visent à pousser les propriétaires à entreprendre des rénovations énergétiques plus conséquentes et plus efficaces.

Les implications pour les logements classés F ou G sont significatives : sans amélioration, leur valeur sur le marché risque de baisser considérablement. Mais l'horizon s'assombrit également pour les logements classés E, qui devront se conformer à cette obligation dès le début 2025, et pour les logements D, pour qui le délai s'étend jusqu'en 2034.

Par ailleurs, une révision majeure concerne le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). Ce diagnostic, essentiel à la location d'un bien, a été ajusté pour retirer progressivement du marché les logements les plus gourmands en énergie. Dès janvier 2023, les logements classés G, ceux dont la dépense énergétique excède 450 kWhEP/m²/an, ne peuvent plus être mis en location. Cette interdiction s'étendra aux logements F dès janvier 2028 et touchera les logements E à partir de janvier 2034, les rendant de facto "indécents" selon la loi.

Ces régulations ont un impact indéniable sur le marché immobilier, incitant les propriétaires à investir dans des travaux de rénovation pour rendre leurs biens conformes, sous peine de voir leur valeur et leur attractivité chuter. Ce mouvement vers un parc immobilier plus vert pourrait revitaliser le secteur de la construction et encourager l'apparition de logements plus durables.

Au-delà des obligations légales, cette évolution législative traduit une prise de conscience plus large des enjeux climatiques. Les propriétaires et locataires sont désormais acteurs de ce changement, devant s'adapter à ces nouvelles exigences pour contribuer à l'effort collectif vers une meilleure efficacité énergétique.

Face à ces changements, plusieurs questions se posent : comment se préparer au mieux pour respecter ces nouvelles normes ? Quelles aides financières sont disponibles pour les travaux de rénovation énergétique ? Il est crucial pour les propriétaires de se renseigner auprès des organismes compétents et de planifier leurs travaux bien à l'avance pour éviter toute mauvaise surprise.

En définitive, ces mesures, bien qu'elles représentent un défi pour de nombreux propriétaires, signalent un tournant majeur dans la manière dont nous concevons l'habitat. Elles soulignent l'urgence de réduire notre empreinte énergétique et de favoriser un mode de vie plus respectueux de l'environnement. À long terme, elles pourraient non seulement contribuer à lutter contre le réchauffement climatique, mais également améliorer la qualité de vie des occupants et la valeur des biens immobiliers.