Alerte : La hausse de l'AAH risque-t-elle de vous priver du chèque énergie ?

03 avril 2024 à 13:45   •  Accueil » Aides & Subventions
Alerte : La hausse de l'AAH risque-t-elle de vous priver du chèque énergie ?

Avec la nouvelle revalorisation des aides sociales prévue le 1er avril, une question brûlante agite l'esprit de plusieurs bénéficiaires : la hausse de l'Allocation Adulte Handicapé (AAH) remet-elle en question leur droit au chèque énergie ? Ce dispositif crucial, conçu pour alléger les factures énergétiques des ménages modestes, pourrait-il leur échapper suite à cette augmentation ?

Ce printemps, les prestations sociales vont connaître une hausse de 4,6 %, ce qui inclut non seulement le RSA et la prime d'activité, mais aussi l'AAH. Concrètement, cela signifie que le montant de cette allocation atteindra 1 016,05 euros, au lieu des 971,37 euros actuels. Si de prime abord, cette nouvelle semble positive, elle soulève cependant des interrogations légitimes chez certains bénéficiaires de l'AAH aussi receveurs du chèque énergie.

Le coeur du dilemme réside dans les critères d'attribution du chèque énergie. En effet, un plafond de ressources, fixé à 11 000 euros de revenu fiscal de référence (RFR), conditionne l'accès à cette aide. Les bénéficiaires de l'AAH, percevant l'allocation à taux plein, se trouvent bien au-dessous de ce seuil. Or, avec la revalorisation, leur inquiétude grandit. Pourtant, une clarification s'impose.

Contrairement à certaines croyances, l'AAH n'entre pas dans le calcul du RFR. En effet, n'étant ni imposable ni déclarable aux impôts, cette allocation n'affecte pas directement le seuil de ressources permettant de bénéficier du chèque énergie. Carole Saleres, une conseillère chez APF France handicap, rassure : la hausse prévue de l'AAH ne devrait, par conséquent, pas impacter l'éligibilité au chèque énergie pour ceux qui n'ont pas d'autres sources de revenus.

Cependant, la situation diffère pour les bénéficiaires de l'AAH ayant des revenus supplémentaires ou vivant en couple. Dans ces cas, il est crucial que le revenu fiscal de référence total du ménage ne dépasse pas le seuil des 11 000 euros. De plus, pour les couples, les revenus du partenaire sont également pris en compte dans l'évaluation de l'éligibilité.

Un autre point à ne pas négliger concerne les pensions d'invalidité. À la différence de l'AAH, ces pensions sont imposables et entrent donc dans le calcul du RFR. Les bénéficiaires d'une pension d'invalidité doivent donc être particulièrement vigilants quant à leurs droits au chèque énergie, en veillant à ce que l'ensemble de leurs revenus n'excède pas le plafond fixé.

Ce panorama des critères d'éligibilité au chèque énergie, à l'aune de la revalorisation de l'AAH, met en lumière la complexité des dispositifs d'aide sociale et la nécessité pour les bénéficiaires de bien comprendre les règles en vigueur. Même si, à première vue, cette augmentation pourrait sembler menacer l'accès au chèque énergie pour certains, la réalité est plus nuancée. L'exclusion n'est pas automatique et dépend de la situation individuelle de chaque bénéficiaire.

Les personnes concernées sont encouragées à se renseigner précisément sur leur situation, notamment en consultant les services de la Caisse d'allocations familiales (CAF) ou en se rapprochant d'associations spécialisées. Ces dernières peuvent offrir un accompagnement personnalisé et des conseils adaptés pour naviguer au mieux dans cette période de transition.

Dans un contexte où chaque centime compte, comprendre pleinement les implications de la revalorisation de l'AAH sur l'éligibilité au chèque énergie est primordial. Cela permet non seulement d'anticiper d'éventuelles modifications dans les aides perçues, mais également de s'assurer que les bénéficiaires continuent de recevoir le soutien auquel ils ont droit, sans mauvaises surprises.