Attention à cette erreur : Percevoir le chômage depuis l’étranger peut vous ruiner

09 juin 2024 à 11:45   •  Accueil » Aides & Subventions
Attention à cette erreur : Percevoir le chômage depuis l’étranger peut vous ruiner

Depuis 2023, le gouvernement français a intensifié sa lutte contre la fraude aux aides sociales, notamment pour ceux qui perçoivent des allocations chômage tout en vivant à l’étranger. Avec des techniques de plus en plus sophistiquées, les autorités traquent les fraudeurs, qu’ils soient sous le soleil d’Espagne ou ailleurs.

De nombreuses personnes, motivées par l’envie de voyager tout en continuant de percevoir des aides, ignorent ou choisissent de ne pas respecter la loi. Leurs aventures peuvent rapidement tourner au cauchemar financier.

Frauder, c’est voler : l’État passe à l’action

En mai 2023, Gabriel Attal, alors ministre chargé du budget, a dévoilé un plan ambitieux pour renforcer la répression des fraudes sociales. L’objectif : récupérer les millions d’euros perdus chaque année à cause des fraudeurs. En 2022, la fraude aux prestations sociales représentait déjà 351 millions d’euros.

Le cas de Théotime : un voyage coûteux

Théotime, 25 ans, originaire de Lyon, a tenté l’aventure. En janvier 2023, il quitte son emploi à Paris pour voyager en Asie tout en percevant l’ARE (aide au retour à l’emploi). Lorsqu’il est contacté par sa conseillère France Travail, il prétend être à Paris à la recherche d’un emploi de graphiste, alors qu’il parcourt en réalité le Cambodge et le Vietnam.

Mais lorsqu’il décide de s’installer à Barcelone et de continuer à toucher ses allocations, sa chance tourne. Une story Instagram, postée alors que son compte est repassé en mode public, attire l’attention de sa conseillère. Les publications de ses voyages récents ne laissent aucun doute.

Quelques semaines plus tard, France Travail lui demande de justifier ses déplacements. Confronté à la réalité de ses relevés bancaires et à l’évidence de ses posts sur les réseaux sociaux, Théotime admet sa fraude. Le verdict est sans appel : il doit rembourser environ 7 000 euros, soit l’équivalent de six mois d’allocations, par paiements mensuels de 500 euros.

Des techniques de surveillance redoutables

Pour détecter les fraudeurs, les autorités utilisent des techniques de surveillance de plus en plus sophistiquées. Parmi elles, le webscraping, qui consiste à vérifier les réseaux sociaux des bénéficiaires d’aides pour s’assurer qu’ils résident effectivement en France.

Une autre méthode, le Passenger Names Record (PNR), permet de suivre les déplacements des personnes voyageant par avion. Initialement destiné à la lutte contre le terrorisme, cet outil est désormais utilisé pour repérer les fraudeurs aux allocations chômage.

Théotime n’est pas le seul à avoir été piégé. Les données bancaires des bénéficiaires d’aides sont également scrutées, ce qui permet de vérifier leur lieu de résidence. Les réseaux sociaux deviennent ainsi une véritable mine d’informations pour les autorités.

Des sanctions qui peuvent s’alourdir

Les témoignages de fraudeurs pris en flagrant délit se multiplient. Une amie de Théotime, partie en voyage sous couvert de travailler en freelance, a elle aussi été contrainte de rembourser 10 000 euros. Cependant, certains continuent de passer entre les mailles du filet, comme cette collègue de Théotime qui perçoit toujours des allocations chômage tout en travaillant en Espagne.

Le renforcement des contrôles et l’utilisation accrue des nouvelles technologies rendent la fraude de plus en plus risquée. Les fraudeurs pris sur le fait doivent non seulement rembourser les sommes indûment perçues, mais ils s’exposent également à des sanctions pénales.

Vivre à l’étranger tout en touchant des allocations chômage françaises est tentant, mais le jeu n’en vaut clairement pas la chandelle. Les autorités redoublent d’efforts pour traquer les fraudeurs, et les conséquences financières peuvent être dévastatrices.