La classe F en DPE : décryptage, implications et optimisations

Dans l'univers de l'immobilier, le DPE de classe F est souvent synonyme de consommation énergétique excessive. Mais que signifie-t-il vraiment ? Quelles sont ses implications pour les locataires, propriétaires et acheteurs ? Et surtout, comment améliorer cette notation ? Découvrez notre guide approfondi sur le DPE de classe F.
Depuis 2006, la France a intégré à son arsenal de réglementations immobilières le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). Ce dernier, obligatoire lors de la vente ou de la location d'un bien immobilier, s'inscrit dans une démarche d'optimisation de l'efficacité énergétique des bâtiments. L'évaluation se réalise par un professionnel. Elle se base sur deux critères fondamentaux : la consommation d'énergie et l'émission de gaz à effet de serre. De l'issue de ce diagnostic découlent des étiquettes énergétiques et climatiques, classées de A à G, A étant la meilleure performance, et G la plus faible.
Un DPE de classe F correspond à une consommation d'énergie primaire oscillant entre 331 et 450 kWh/m² par an et à des émissions de gaz à effet de serre de 70 à 100 kg de CO² eq/m².an. En d'autres termes, un logement de classe F consomme beaucoup d'énergie et contribue de manière significative aux émissions de gaz à effet de serre. Les biens immobiliers énergivores sont donc principalement ceux qui obtiennent une notation F ou G.
Le diagnostic de performance énergétique se calcule à partir de deux facteurs essentiels : la consommation énergétique du bien et la quantité de CO² rejetée chaque année par mètre carré. Plusieurs méthodes permettent d'effectuer ce calcul, parmi lesquelles la méthode des factures. Celle-ci consiste à rassembler les factures d'énergie des trois dernières années et à en réaliser une moyenne. Une autre méthode, dite 3 CL (Calcul de la Consommation des Logements), propose une approche standardisée, basée sur des hypothèses relatives à l'occupation des lieux, à la température intérieure ou encore au climat. Ces calculs aboutissent à l'attribution d'une étiquette DPE.
Un DPE de classe F peut avoir des conséquences sur le budget des locataires. En effet, dans un logement énergivore, la facture d'énergie peut grimper, qu'il s'agisse d'une maison ou d'un appartement. Par exemple, un appartement de 40 m² chauffé à l'électricité avec une étiquette F pourrait générer une facture énergétique de 90 € par mois. Il est donc préférable de prendre en compte cette donnée avant de s'engager dans un contrat locatif.
Se porter acquéreur d'un bien immobilier de classe F peut également comporter certains désagréments. Par exemple, l'accès au prêt à accession d'action logement, qui présente un taux avantageux, est restreint aux logements ayant un DPE compris entre A et E. En d'autres termes, un bien classé F ne permet pas de bénéficier de ce type de prêt.
La détention d'un bien immobilier de classe F présente des enjeux particuliers pour les propriétaires et bailleurs. Un des risques majeurs est l'interdiction à la location. En effet, la loi Énergie Climat et la loi Climat et résilience ont instauré une série d'obligations, dont l'interdiction de louer les logements classés F ou G. Il est également interdit d'augmenter le loyer lors d'un changement de locataire, d'un renouvellement de bail ou pendant la durée du bail.
Comme mentionné précédemment, le fait de posséder un bien immobilier de classe F peut poser problème lors de sa mise en location. En France, depuis le 24 août 2022, il est interdit de louer des logements classés F ou G. De plus, la loi impose aux propriétaires de ces logements de ne pas augmenter le loyer, que ce soit lors d'un changement de locataire, d'un renouvellement de bail ou pendant la durée du bail.
La vente d'un bien immobilier de classe F peut également être complexe. En effet, la notation DPE influe directement sur la valeur des biens immobiliers. Un logement performant, classé A ou B par exemple, peut valoir plus cher qu'un bien de classe F, tous autres critères étant égaux. C'est ce que l'on appelle la "valeur verte", qui exprime une plus-value liée à une meilleure efficacité énergétique et à une moindre empreinte environnementale.
Le DPE ouvre la voie à diverses recommandations de travaux de rénovation, permettant ainsi d'améliorer la performance énergétique du logement. Les travaux d'isolation thermique, le remplacement des systèmes de chauffage et le changement du système de ventilation sont souvent les premiers à être envisagés. Le lancement de ces travaux peut se révéler être une véritable opportunité pour basculer d'une classe F à une classe E.
Les copropriétés font face à des défis supplémentaires lorsqu'elles sont confrontées à un DPE de classe F. En effet, l'amélioration des performances énergétiques d'une copropriété nécessite l'approbation de l'assemblée générale, notamment pour les travaux d'isolation thermique et le remplacement des systèmes de chauffage.
De nombreuses aides financières sont disponibles pour aider les propriétaires à rénover leurs logements énergivores. Parmi elles, on peut citer les certificats d'économies d'énergie, l'éco-prêt à taux zéro, la TVA à 5,5 % pour les travaux de rénovation énergétique, ainsi que diverses aides locales proposées par les collectivités. Ces aides peuvent être précieuses pour réaliser les travaux de rénovation nécessaires pour améliorer la note DPE d'un bien immobilier.