Démystifions ensemble la rénovation énergétique : 4 idées fausses courantes

11 juillet 2023 à 15:49   •  Accueil » L'actualité du diagnostic immobilier
Démystifions ensemble la rénovation énergétique : 4 idées fausses courantes

Rénover pour économiser de l'énergie est une tâche complexe et les idées préconçues ne facilitent pas toujours la transition. Cet article a pour objectif de défaire certaines des idées fausses les plus courantes sur la rénovation énergétique.

Des fenêtres neuves pour une rénovation efficace ? Pas si sûr !

Une croyance répandue veut que remplacer les vieilles fenêtres par de nouvelles, plus performantes, soit la première étape d'une rénovation énergétique réussie. Cependant, les chiffres indiquent une réalité différente. Les fenêtres ne sont qu'une petite partie du puzzle énergétique, représentant environ 10 à 15% des pertes de chaleur d'un logement. L'isolation de la toiture et des murs est bien plus cruciale.

Selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), le toit peut représenter jusqu'à 30% des déperditions thermiques, tandis que les murs peuvent compter pour 20 à 25% des pertes. L'isolation de ces deux éléments constitue donc un axe d'amélioration plus pertinent pour une rénovation énergétique. En outre, les joints et les points de connexion entre les différentes parties du bâti (mur-toiture, mur-fenêtre) peuvent également être des sources significatives d'infiltration d'air et de perte de chaleur.

Bien que le remplacement des fenêtres puisse effectivement contribuer à améliorer la performance énergétique, cette démarche ne devrait pas être priorisée au détriment d'une isolation globale de qualité. Un choix éclairé sur les travaux à entreprendre peut se faire grâce à un diagnostic de performance énergétique (DPE) qui permet de cibler précisément les points de faiblesse de votre logement.

Le chauffage : une priorité pour la rénovation énergétique ?

L'idée commune est que pour réaliser des économies d'énergie, il faut avant tout investir dans un système de chauffage performant. C'est une approche qui peut sembler logique, car après tout, c'est le chauffage qui consomme le plus d'énergie dans un logement. Mais, l'isolation est le véritable nerf de la guerre en matière de rénovation énergétique.

Si le froid ne peut pas entrer et que le chaud ne peut pas sortir, les besoins en chauffage seront nettement réduits. Les maisons passives, qui consomment très peu d'énergie pour le chauffage grâce à une isolation optimale, en sont la preuve vivante. Selon l'ADEME, la priorité pour une rénovation basse consommation d'énergie est de limiter les besoins de chauffage du logement et de le garder frais en été.

Les travaux d'isolation peuvent concerner les murs, le toit, les fenêtres, mais aussi les planchers et les ponts thermiques. En parallèle, l'amélioration de la ventilation et de la qualité de l'air intérieur joue également un rôle fondamental sur l'efficacité des travaux de rénovation énergétique entrepris.

Les maisons à la campagne sont-elles vraiment de grandes passoires thermiques ?

Un autre préjugé courant veut que les logements situés à la campagne soient les plus énergivores. Si effectivement, un pourcentage élevé de logements ruraux est classé en F ou G sur le DPE, l'agglomération parisienne, par exemple, compte également un grand nombre de "passoires thermiques".

Si l'on regarde les chiffres du ministère de la transition écologique, 22% des logements en zone rurale sont classés en F ou G, contre 24% pour l'agglomération parisienne. Autrement dit, la localisation géographique n'est pas forcément un bon indicateur de la performance énergétique d'un logement.

La performance énergétique est davantage liée à la conception du logement, à son isolation et à la qualité de son bâti. La mitoyenneté peut par exemple avoir une incidence notable sur le DPE : une maison des années 50 peut ne pas être considérée comme une passoire thermique si elle a beaucoup de mitoyennetés, car les murs mitoyens permettent une meilleure conservation de la chaleur.

Les grands logements sont-ils systématiquement de véritables gouffres énergétiques ?

Enfin, une idée reçue très commune est que les grands logements sont de véritables passoires énergétiques. Pourtant, selon l’Observatoire national de la rénovation énergétique, les petits logements sont proportionnellement plus souvent classés en F ou G sur le DPE. En effet, 34% des logements de moins de 30 mètres carrés sont mal classés, contre seulement 13% pour les biens de plus de 100 m2.

La taille du logement n’est donc pas un indicateur fiable de la performance énergétique. Ce qui a vraiment de l'importance, c'est la qualité de l'isolation, la conception du bâti et l'efficacité du système de chauffage utilisé.

Il ressort de tout cela que les idées reçues sur la rénovation énergétique peuvent être trompeuses et que chaque logement est unique. Pour réussir une rénovation énergétique, il est essentiel de bien connaître son logement, ses points forts et ses points faibles, et d'agir en conséquence.