Mauvaise nouvelle pour les propriétaires ! La taxe foncière explose en 2024 (et ce n'est pas fini)

19 mars 2024 à 14:30   •  Accueil » Finances
Mauvaise nouvelle pour les propriétaires ! La taxe foncière explose en 2024 (et ce n'est pas fini)

Les propriétaires immobiliers vont devoir se serrer la ceinture en 2024. La taxe foncière va augmenter d'au moins 3,9 % cette année, une hausse qui s'ajoute à celle de 2023, déjà historique à 7,1 %. Mais certains propriétaires vont devoir payer encore plus, car les communes et intercommunalités ont la possibilité d'ajuster les taux de taxe foncière à la hausse.

Une hausse des bases locatives de 3,9 % minimum

La hausse des bases locatives, indexée sur l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), est la principale raison de l'augmentation de la taxe foncière. Cette année, elle est de 3,9 %, soit la cinquième plus forte augmentation sur les quarante dernières années. Tous les propriétaires immobiliers vont donc voir leur facture augmenter d'au moins cette somme. En moyenne, chaque propriétaire devra débourser une quarantaine d'euros supplémentaires en 2024.

Des taux de taxe foncière en hausse dans certaines communes

En plus de la hausse des bases locatives, certains propriétaires vont devoir faire face à une augmentation des taux de taxe foncière votée par leur commune ou intercommunalité. Les élus ont jusqu'au 15 avril pour voter ces taux et les transmettre au fisc. Si la plupart des collectivités ne baissent pas la pression fiscale, certaines ont décidé d'augmenter les taux de manière significative.

  • Au Grand Nancy (Meurthe-et-Moselle), la taxe foncière augmente de près de 10 % au niveau intercommunal, soit une cinquantaine d'euros par an.
  • A Honfleur (Calvados), la taxe foncière augmente de 13,5 %.
  • A Herblay (Val-d'Oise) et Meaux (Seine-et-Marne), qui n'avaient pas touché à leur taux depuis un quart de siècle, la taxe foncière va augmenter de respectivement 8,5 % et 8 % environ.
  • A Villeurbanne (Rhône), en banlieue de Lyon, le taux communal va prendre 10 %, soit en moyenne 50 euros de plus par foyer.

Une hausse impopulaire mais nécessaire

Les élus qui ont décidé d'augmenter la taxe foncière sont conscients de l'impopularité de leur décision. Cependant, ils justifient cette hausse par un besoin de rattrapage et des investissements nécessaires dans des domaines tels que la transition écologique, les équipements scolaires et sportifs ou le logement social.

A Villeurbanne, par exemple, la ville a gagné 13 000 habitants en quinze ans, ce qui nécessite des investissements importants. La suppression de la taxe d'habitation a également réduit les recettes des collectivités, ce qui les pousse à augmenter la taxe foncière.

Une double peine pour les propriétaires de résidences secondaires

Les propriétaires de résidences secondaires sont particulièrement touchés par cette hausse de la taxe foncière. En effet, depuis l'automne, 2 263 communes supplémentaires, principalement situées sur le littoral et en zone montagneuse, ont le droit d'imposer une surtaxe d'habitation sur les résidences secondaires. Cette surtaxe peut aller de 5 % à 60 %, ce qui alourdit considérablement la facture pour les propriétaires concernés.

Une colère grandissante chez les propriétaires

Face à cette hausse de la taxe foncière, les propriétaires commencent à se faire entendre. Ils se sentent considérés comme des vaches à lait et dénoncent une injustice : même les propriétaires non-occupants financent les équipements et services publics, alors que les locataires en bénéficient sans rien payer.

Sylvain Grataloup, président de l'Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI), propose même que les propriétaires puissent répercuter la taxe foncière sur les locataires, comme ils le font déjà avec la taxe sur les ordures ménagères. Il prévient également que les propriétaires pourraient finir par descendre dans la rue pour exprimer leur mécontentement.

Les élections municipales de 2026 pourraient calmer le jeu

Cependant, la perspective des élections municipales de 2026 pourrait inciter les élus à modérer la hausse de la taxe foncière. Augmenter les impôts est une mesure impopulaire, surtout en fin de mandat. En 2023, 14 % des communes et 18,1 % des intercommunalités avaient augmenté la taxe foncière, ce qui avait touché 27 % des Français. Cette année, le nombre de communes concernées pourrait être inférieur.

En attendant, les propriétaires immobiliers n'ont pas d'autre choix que de s'acquitter de cette taxe, qui devrait dépasser la barre des 1 000 euros en moyenne par propriétaire en 2024.