Adapter son habitat pour anticiper le vieillissement : les nouveaux enjeux de l'immobilier en 2023
Adaptation des logements pour le vieillissement : une urgence à ne pas négliger
Envisager le futur de notre logement dans le contexte du vieillissement peut sembler difficile. Cependant, adapter son habitat pour anticiper les défis qui y sont liés devient une préoccupation majeure. Plus qu'une nécessité, c'est une question de confort, de sécurité et de bien-être.
Depuis plus d'une décennie, l'adaptation du logement au vieillissement est sur le radar des pouvoirs publics. Mais le chemin est encore long pour organiser ce grand chantier, et plusieurs questions demeurent : comment le mener à bien et qui confier cette mission ?
Des initiatives pour favoriser le maintien à domicile des seniors
En janvier 2024, le lancement de MaPrimeAdapt’, une aide financière pour l’adaptation des logements à la perte d’autonomie des seniors, est annoncé. C'est un premier pas significatif. Mais pour en bénéficier, un diagnostic du logement sera nécessaire.
Le diagnostic du logement, autrement appelé diagnostic habitat vieillissement, est une démarche incontournable pour évaluer les besoins d'adaptation du logement. C'est un droit pour tous, et sa généralisation est un impératif.
Le diagnostic habitat-mobilité : une proposition novatrice
Il ne s'agit pas d'une idée nouvelle. En 2013, un rapport interministériel proposait l'instauration d'un diagnostic Habitat-Mobilité pour les personnes âgées de 70 à 75 ans. Ce diagnostic, réalisé par un professionnel formé, aurait pour objectif d'évaluer les besoins d'aménagement de l'habitat pour maintenir la mobilité des personnes âgées.
Le diagnostic habitat vieillissement : une approche préventive
En 2023, une nouvelle proposition voit le jour : le diagnostic habitat vieillissement. Cette fois, l'objectif est d'intervenir plus tôt, dès 55 ans. En anticipant les besoins, on peut mieux préparer l'avenir et éviter les accidents.
Ce diagnostic pourrait être réalisé par un ergothérapeute ou des techniciens du bâti. Il serait proposé par les caisses de retraite ou l'Anah. C'est une démarche proactive, pour encourager les propriétaires à envisager sereinement la future perte d'autonomie.
Qui pour réaliser ces diagnostics ?
Des professions existent déjà à la croisée de la santé et de la construction. Les équipes médico-sociales des départements réalisent par exemple des visites d'évaluation à domicile pour l'APA. Des artisans sont formés à l'accessibilité par le CNISAM. Les ergothérapeutes sont également sollicités pour réaliser des diagnostics.
Intégrer la réflexion sur l'accessibilité dans le plan pluriannuel de travaux est une autre proposition du CESE. La réalisation de ce plan est généralement confiée à un bureau d'études, à un thermicien ou à un diagnostiqueur immobilier.
La France face aux enjeux du bien vieillir
En 2013, un constat s'imposait : malgré une prise de conscience des enjeux, la France accuse un retard significatif en matière de politique de maintien à domicile. Une nouvelle proposition de loi est actuellement examinée, axée sur l'habitat partagé. Mais cela n'est qu'un début...
2024 pourrait être l'année du bien vieillir. Qu'il s'agisse de travaux de rénovation ou d'adaptation de l'habitat, la complexité des dispositifs et la multiplication des acteurs risquent toutefois de ralentir la mise en œuvre. L'adaptation de nos logements au vieillissement est cependant un enjeu de taille. Ne le négligeons pas.
