Vous n’allez pas croire ce que fait cette ville près de Lyon pour les parents de délinquants
Le conseil municipal de Rillieux-la-Pape, une commune située à proximité de Lyon, doit statuer aujourd'hui, 30 mai 2024, sur une proposition controversée. La ville envisage de suspendre certaines aides sociales aux parents de mineurs délinquants. Cette initiative, portée par le maire LR Julien Smati, suscite de vives réactions.
Une liste d'aides sur le point d'être modifiée
La proposition soumise au vote des élus vise à pénaliser les parents de mineurs définitivement reconnus coupables de divers délits, notamment la dégradation du domaine public, les troubles à l’ordre public, les atteintes et outrages aux forces de l’ordre. Voici les principaux points proposés :
- Exclure les parents de mineurs coupables de faits délictueux du contingent communal de logements sociaux après l'échec d'une mesure d’accompagnement parental.
- Écarter les adultes du même contingent de logements sociaux selon les mêmes critères.
- Émettre un vote défavorable à l’accès au logement social pour toute personne reconnue coupable d’un des délits énumérés.
- Introduire un critère relatif au respect des valeurs et des lois républicaines dans la cotation des demandes de logements sociaux, imposant un contrat d’engagement républicain avec rupture de bail en cas de non-respect.
Fort de sa majorité au conseil municipal, Julien Smati est confiant quant à l’adoption de ces mesures.
Des antécédents à Rillieux-la-Pape
Ce n’est pas la première fois que Rillieux-la-Pape prend des mesures contre les parents de jeunes délinquants. En mai 2018, le conseil municipal avait déjà voté pour l'exclusion temporaire, d'une durée maximale d’un an, des aides facultatives pour les mineurs et leurs parents ou représentants légaux. Ces aides comprenaient notamment celles accordées par le Centre communal d’action sociale, l’accès à l’épicerie sociale, les coupons sport et culture, les bourses au permis de conduire et l’aide à l’accès à la propriété.
Julien Smati avait alors mis en place un programme d’accompagnement parental destiné aux familles dont les enfants montraient des signes de dérive vers la délinquance. Cette nouvelle proposition s’inscrit donc dans une continuité d’actions visant à responsabiliser les parents.
L'accompagnement parental, un enjeu crucial
Interrogé par nos services, Julien Smati a insisté sur le caractère « d’accompagnement » de ces mesures. « Nous ciblons surtout les familles qui ne veulent pas faire d’efforts », explique-t-il. Il estime que les bénéficiaires de logements sociaux doivent respecter leurs engagements. « Quand on laisse les enfants commettre des violences urbaines ou participer à des trafics de drogue, ces familles ne méritent plus l'accompagnement de la mairie sur le logement », ajoute-t-il.
Selon le maire, le nombre de jeunes posant problème dans la ville est relativement faible : « Une cinquantaine de jeunes sur 32 000 habitants, principalement des mineurs. Certains, dès l'âge de 14 ans, sont déjà impliqués dans le trafic de drogue. »
La situation à Rillieux-la-Pape reflète un débat plus large sur la responsabilité parentale et les moyens de lutte contre la délinquance juvénile. La commune se distingue par ses mesures strictes et son engagement à faire respecter l'ordre public.
Le vote prévu aujourd'hui sera déterminant pour l’avenir de ces familles et pourrait également inspirer d'autres communes à suivre cet exemple. Reste à voir si cette approche sera efficace dans la durée et si elle parviendra à réduire les actes de délinquance parmi les jeunes de Rillieux-la-Pape.