L'impact des taux d'intérêts croissants sur la capacité d'emprunt immobilier

22 juin 2023 à 16:12   •  Accueil » L'actualité du diagnostic immobilier
L'impact des taux d'intérêts croissants sur la capacité d'emprunt immobilier

Le paysage immobilier français est en plein bouleversement. En cause ? Une hausse continue des taux d'intérêt qui, depuis 2021, a réduit de façon significative la capacité d'emprunt des ménages. Cette situation alarmante touche tous les profils d'emprunteurs sans distinction.

La capacité d'emprunt, une notion cruciale dans le domaine de l'immobilier, se voit drastiquement impactée par cette évolution. Pour vous donner une idée de l'ampleur du phénomène, un célibataire avec un revenu net mensuel de 3 000 euros pourrait se voir refuser un prêt de 44 565 euros qu'il aurait obtenu sans problème en 2021. Pour un couple avec un revenu mensuel de 10 000 euros, la différence atteint presque 150 000 euros. Ce constat sans appel a des répercussions directes sur le marché de l'immobilier.

Près de 80% des acheteurs dépendent d'un prêt pour concrétiser leur projet immobilier. Avec la diminution de la capacité d'emprunt, ces derniers se voient de plus en plus souvent refuser leurs demandes de crédit. Les agences immobilières le confirment : 59% d'entre elles observent une augmentation des ruptures de compromis de vente pour défaut d'accord de la banque et 89% constatent les difficultés croissantes des acheteurs à obtenir un crédit.

Allonger la durée d'emprunt pour contrer la baisse de la capacité d'emprunt

Face à cette situation, une solution a été avancée : augmenter la durée de l'emprunt. Selon certains experts, cette stratégie permettrait d'atténuer l'impact de la baisse de la capacité d'emprunt. Par exemple, un célibataire avec un revenu de 3 000 euros pourrait emprunter 191 000 euros avec un prêt sur 25 ans à 3,8%, soit près de 20 000 euros de plus qu'avec un taux à 3,5% sur 20 ans.

Toutefois, cet argument n'est pas sans contrepartie. L'allongement de la durée de l'emprunt engendre une augmentation du coût du crédit. En effet, plus le remboursement s'étale dans le temps, plus les intérêts s'accumulent. Cependant, pour certains profils d'emprunteurs, comme les primo-accédants, le coût du crédit n'est pas une préoccupation majeure. Ces derniers privilégient la capitalisation à long terme plutôt que le paiement d'un loyer à fonds perdu.

L'expression "on ne prête qu'aux riches" semble prendre tout son sens dans le contexte actuel du marché immobilier. La solution à cette problématique dépendra en grande partie des mesures prises par les instances financières et gouvernementales. Il est certain que le défi est de taille et nécessitera des solutions innovantes pour maintenir l'accessibilité du marché immobilier à tous.